Les technopôles, outil du développement des territoires

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Actualités et conseils sur les carrières en méditérannée
Territoires
Publié le vendredi 11 décembre 2015
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Grand Luminy Technopole, Sophia Antipolis, Château-Gombert : ces pôles d’excellence sont au coeur du développement des territoires. Présentation des principales technopoles du grand Sud, facteurs de compétitivité et d’attractivité.
 

Interview : Florent Boyer Directeur de Grand Luminy Technopôle

Entre Marseille et Cassis, Grand Luminy consacre 1 000 hectares à l’enseignement supérieur et à la recherche.

© Grand Luminy Technopôle

 

Lorsque Sophia Antipolis, la première technopole d’Europe, est née en 1969, son « père » Pierre Lafitte avait pour idée de « construire l’avenir à partir du capital humain », en créant des synergies entre le monde industriel, la recherche et la formation. Depuis, Sophia Antipolis a acquis une notoriété mondiale et les technopoles ont essaimé dans le pays sous l’impulsion de l’Etat, d’acteurs privés et d’élus locaux. La région PACA en abrite six : Sophia Antipolis, Château-Gombert, Grand Luminy, Arbois-Méditerranée, Agroparc et Toulon Var Technologies.

 

SOPHIA ANTIPOLIS, la doyenne

Plus ancienne et plus importante technopole de France, Sophia Antipolis réunit 1414 entreprises, dont plus de 900 sièges sociaux, sur cinq communes : Mougins, Antibes, Biot, Vallauris et Valbonne. 31 000 personnes y travaillent dans les domaines des technologies de l’information et de la communication (TIC), du multimédia, des sciences de la vie, de l’énergie, du développement durable, des risques et de la gestion de l’eau. Les TIC représentent à elles seules 42 % des emplois et 800 emplois nouveaux sont créés chaque année en moyenne sur la technopole. Etendue sur 2400 m2, Sophia Antipolis comprend des zones résidentielles, des commerces et des équipements publics (gare routière, médiathèques, écoles, collèges, lycées, campus…) mais aussi des grandes écoles (SKEMA, Polytech’Nice), des laboratoires d’excellence, des instituts de recherche (INRIA, CNRS, INSERM...) ou encore les pôles de compétitivité Pégase et Solutions communicantes sécurisées (SCS).

Interagir pour innover

Regroupant sur un même territoire des entreprises innovantes, des universités, des laboratoires de recherche et des centres de formation, les technopoles fonctionnent selon le concept de « fertilisation croisée » des compétences pour favoriser l’innovation. Elles ont pour rôle l’animation et la mise en réseau des talents, le soutien à la création d’entreprises innovantes et la promotion du territoire. « La technopole de Château-Gombert par exemple, premier pôle français de recherche en mécanique-énergétique, accompagne les entreprises à tous les stades de leur développement, explique Jérôme Orgeas, vice-président de Marseille Provence Métropole, chargé de l’emploi, de l’enseignement supérieur, des technopoles et de la recherche. Le site dispose notamment d’une offre foncière, d’un pôle résidentiel de logements, de résidences étudiantes, de commerces et de transports. »

Arbois Méditerranée, l’environnementale

 

Situé à Aix-en-Provence en pleine nature, la technopole Arbois Méditerranée est la première technopole de France dédiée à l’environnement. Elle est spécialisée dans la gestion des risques, les énergies et la gestion de l’eau et des déchets. Forte de 110 entreprises innovantes et de douze laboratoires de recherche, elle forge son attractivité sur la qualité de son accompagnement et de ses animations autour des technologies vertes. Elle accueille des structures d’aide à l’innovation comme les pôles de compétitivité Risques, Pégase, Capenergies, Trimatec et Eau, et trois plateformes technologiques (ASTERisques, ARDEVIE et Halle génie des procédés). Aujourd’hui, 1 500 personnes travaillent sur la technopole. Son ambition : franchir la barre des 10 000 emplois dans le secteur des green techs à l’horizon 2030.

 

Un enjeu pour l’économie locale

Les avantages pour les entités qui composent la technopole sont nombreux. Les chercheurs peuvent échanger avec les entrepreneurs, développer des projets scientifiques et mieux cerner les besoins des entreprises. Les étudiants rencontrent plus facilement les employeurs de leur secteur, ils peuvent effectuer des stages, créer une start-up sur les conseils de leurs aînés expérimentés. Les entreprises bénéficient quant à elles d’équipements et d’infrastructures de qualité et d’une main d’oeuvre qualifiée à proximité.
« L’enjeu majeur pour le territoire est de développer l’économie des connaissances, poursuit Jérôme Orgeas. Pour qu’une région se démarque par rapport au reste du monde, elle doit toujours avoir une idée d’avance. Les technopoles attirent les talents et tirent l’économie vers le haut. Et pour rendre ce territoire attractif à un public hautement qualifié, il faut améliorer les conditions d’accueil, les transports, les logements et disposer d’écoles internationales. »

L’AGROPARC, SPÉCIALISTE DE L’AGROALIMENTAIRE

En périphérie d’Avignon, l’Agroparc s’étend sur 200 hectares consacrés au secteur de l’agroalimentaire. Parmi les 450 entreprises qui y sont établies, figurent des enseignes internationales comme Mc Cormick (marques Ducros et Vahiné), Philagro et des PME connues dans le monde comme Naturex ou Dreyer. Onze organismes de formation hautement spécialisés mettent à disposition des entreprises une main d’oeuvre qualifiée et productive. Et pour démarrer leur activité, les entreprises peuvent bénéficier d’un accompagnement personnalisé au sein de la pépinière d’entreprises Créativa.

© DR

Interview

Florent Boyer Directeur de Grand Luminy Technopôle

Les atouts de Grand Luminy résident dans la pluridisciplinarité de l’enseignement et dans ses domaines d’excellence.

Quelles sont les forces de la technopole de Grand Luminy ?

 

Florent Boyer Ses atouts résident dans la pluridisciplinarité de l’enseignement et dans ses domaines d’excellence, que sont l’immunologie, les neurosciences et la physique. Le campus est doté d’un enseignement pluridisciplinaire de haut niveau : une partie de la faculté des sciences ainsi que la faculté des sciences du sport d’Aix-Marseille Université, l’école de commerce et de management Kedge BS, l’école des beaux-arts, l’école d’architecture et 32 laboratoires de recherche. Nombre d’entre eux sont orientés biologie, sciences du vivant, santé et physique fondamentale. Dans le prolongement de cette recherche académique, une vingtaine de start-up biotechs se sont implantées ces dernières années, pour beaucoup issues des laboratoires de recherche de Luminy, accompagnées par l’incubateur de Grand Luminy et installées dans la pépinière que nous gérons.

 

Quels projets sont prévus pour les prochaines années ?

F.B. Nous travaillons avec la communauté urbaine Marseille Provence Métropole et la Ville de Marseille pour développer un biopôle, une zone d’activités ciblée biotechnologies. Autre projet en cours : Marseille Immunopôle, qui vise à fédérer les acteurs impliqués dans le développement des immunothérapies.