Sophia Antipolis : la technopole se réinvente

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Territoires
Publié le mercredi 11 janvier 2017
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Première technopole européenne, Sophia Antipolis est née en 1969 autour d’une idée forte : la fertilisation croisée entre chercheurs, enseignants et industriels. À l’approche de la cinquantaine, la doyenne entame un lifting avec le programme Sophia 2030.

À l’entrée de la technopole, le quartier des Trois Moulins affichera prochainement un nouveau visage.

Depuis plus de quarante ans, Sophia Antipolis attire leaders industriels, ingénieurs et chercheurs du monde entier dans un environnement privilégié de 2 400 hectares, entre mer et montagnes. Devenue la destination de référence pour localiser une activité de R&D ou à fort contenu technologique, la technopole compte de grands groupes comme Amadeus, American Express, Bosch, Thales, Air France, Huawei ou encore Dassault Systèmes. 350 entreprises côtoient des instituts de recherche (INRIA, CNRS, INRA, etc.), des grandes écoles (Institut Eurecom, Polytech- Nice, Skema), des pôles de compétitivité (Solutions communicantes sécurisées, Pégase…). Au total, ce ne sont pas moins de 4 500 chercheurs et 5 500 étudiants qui travaillent en partenariat avec les entreprises, PME et start-ups. Sophia Antipolis, c’est aussi des zones résidentielles, commerciales, des équipements publics et de service pour un bassin de population de quelque 9 000 habitants répartis sur les communes d’Antibes, Biot, Vallauris, Valbonne et Mougins.

S’inscrire dans la modernité

Pour redonner un nouveau souffle à ce concept né il y a plus de quarante ans, le projet Sophia 2030 prévoit des aménagements de grande envergure dans la technopole. Il s’agit à la fois de renforcer l’attractivité de Sophia Antipolis, de la rendre encore plus visible à l’échelle internationale, de réorganiser les modes de déplacements et d’offrir une urbanité plus moderne à l’ensemble. C’est le projet d’aménagement Cote 121, des architectes et urbanistes Bernard Reichen et Philippe Robert, qui a été retenu pour imaginer plus efficacement Sophia à l’horizon 2030, au plus tard. Quatre pôles de vie et de développement technologique seront mis en réseau dans la partie sud de la technopole, reliés entre eux par un futur bus-tram. Aux Clausonnes (à Valbonne), c’est une zone à vocation économique et commerciale qui verra le jour avec un programme de 150 000 m2 de commerces et de services. Au Fugueiret (toujours à Valbonne), une Cité du Savoir sera dédiée à la recherche et au tertiaire, avec 60 000 m2 d’université, 40 000 m2 de tertiaire/recherche, une cité internationale et une grande bibliothèque. À Saint-Philippe (à Biot), le campus Sophi@Tech sera renforcé avec une meilleure desserte pour ses 3 000 étudiants. Enfin, à Antibes, la zone urbaine des Trois Moulins devrait devenir un éco-quartier mixte jouant le rôle de porte d’entrée de la technopole. Il comprendra un pôle sportif autour de l’actuelle salle omnisports Azur Arena, un pôle de vie de quartier, 1 000 logements et 40 000 m2 de bâtiments tertiaires visibles depuis l’autoroute A8, dans le secteur du péage. Au total, Cote 121 va concevoir l’aménagement de 400 000 à 500 000 m2 sur l’ensemble de la technopole pour lui permettre de conserver son avance à la fois urbaine et technologique.

Un nouveau Business pôle 2.0 en 2020

Pôle de création et de développement des entreprises innovantes, le Business Pôle a été conçu il y a quatre ans par la Communauté d’agglomération Sophia Antipolis pour créer, innover, partager. Ses capacités étant aujourd’hui insuffisantes au regard du dynamisme de la technopole, un Business pôle 2.0 devrait voir le jour en 2020, à la jonction des Clausonnes et du Fugueiret. Une structure qui s’étendra sur 12 000 m² et qui comprendra un pré-incubateur et un incubateur, un hôtel d’entreprises, des ateliers de pré-prototypage, un accueil de soft landing (pour les acteurs internationaux souhaitant tester une implantation dans un territoire, tels que Bosch par exemple), un show-room donnant une visibilité aux produits des start-ups, un lieu d’accueil de délégations, un hébergement des acteurs sophipolitains (pôles, clusters, French Tech, ARII, structures de financement, etc.) et publics (Symisa, services chargés du développement économique et de l’aménagement de la Casa). Les études nécessaires à sa mise en oeuvre sont d’ores et déjà lancées.

Interview

Étienne Delhaye
Directeur exécutif du Sophia Club Entreprises

Président du Technopôle de l'Environnement Arbois-Méditerranée depuis près de dix-huit mois, Jean-Marc Perrin se donne pour objectif de mieux le faire connaître à l'international et en Paca.

Sophia Antipolis est un modèle qui résiste aux crises

Quelles sont les missions du Sophia Club Entreprises ?

Avant 2015, il s'appelait le Club des dirigeants. Nous avons voulu qu'il devienne un véritable club d'entreprises créant du lien social. Nous prônons le partage, la mutualisation des moyens, l'échange, les synergies entre employés, étudiants et chercheurs, afin de faciliter la vie des entreprises. Cela passe par des animations culturelles et sportives (les Jeux de Sophia, un festival de musique…) ; des services aux entreprises (centrale d'achats, conciergerie interentreprises, gestion prévisionnelle des emplois et compétences) et un axe de stratégie pour poursuivre le développement de Sophia.

Comment se porte l'emploi dans la technopole ?

En 47 ans, le nombre d'emplois a augmenté chaque année. Il y a eu des années plus fastes que d'autres, mais le solde a toujours été positif. La technopole de Sophia Antipolis est un modèle qui résiste aux crises. Avec le groupe de travail Sophia Vision, nous mettons tout en oeuvre pour que cette progression continue.

Comment voyez-vous la technopole dans dix ans ?

J'imagine une technopole comptant 300 à 400 start-ups au lieu des 80 actuelles, avec un focus affirmé sur le numérique, qui se déclinera dans des usages de modélisation au service des autres technologies, comme la pharmacologie, les biotechs, le médical, l'analyse d'images… Le spectre des usages scientifiques et de services va s'élargir.

En chiffres

  • 800 emplois créés chaque année sur la technopole (en moyenne)
  • 1 350 entités (PME, start-ups, centres de recherches publics ou privés)
  • Le secteur des technologies de l'information représente20% des entreprises et 42% des emplois
  • 170 entreprises à capitaux étrangers
  • 34 000 emplois directs
  • 5 500 étudiants,
  • 4 500 chercheurs dans le secteur public
  • 63 nationalités
  • 2 400 hectares